2025 | Raymond Caissie
Le coureur infatigable de Cap-Lumière
Par Donald Wade - Août 2025
Passion précoce pour l’exercice
L'amour de Raymond Caissie pour le mouvement a commencé avant même que la plupart des enfants ne songent à faire de l'exercice. En première année, son enseignante a demandé à la classe : « Qui a fait de l'exercice ce matin ? » Parmi toutes les petites mains levées, seule celle de Raymond s'est dressée. Son entraînement matinal ? Des étirements et des pompes — une petite graine de discipline qui allait un jour se transformer en une passion pour la vie.
Défis et sacrifices
Mais la vie en avait décidé autrement pour le jeune Raymond. En septième année, il a dû quitter l'école pour aider son père à pêcher et à travailler dans les usines de poisson. Avec treize enfants dans la famille, chaque paire de mains comptait. L'école n'était de toute façon pas son endroit préféré, mais avec le recul, il se demande parfois si une éducation plus poussée ne l'aurait pas conduit plus tôt à la course.
Redécouverte de la course
Après avoir travaillé sur les quais de pêche, il s'est tourné vers la charpenterie aux États-Unis. Des années plus tard, après s'être établi comme charpentier aux États-Unis, Raymond a redécouvert sa passion pour la course à pied. Il a fini par créer sa propre entreprise de construction. Ses journées étaient longues et épuisantes, mais l'océan était sa piste de course. Avant le dîner, ou parfois jusqu'à 23 heures, il se rendait à la plage, ses empreintes disparaissant dans la marée éclairée par la lune, pour se lever à 6 heures du matin et entamer une nouvelle journée de travail difficile.
Première vraie épreuve
Le premier véritable test de Raymond est arrivé presque par accident. Lors d'un triathlon au parc Kouchibouguac, il devait participer à l'épreuve de canoë. Mais lorsque son équipe a eu besoin d'un coureur, il s'est porté volontaire. Il s'était entraîné sur les dunes en soirée, il se sentait donc prêt, à l'exception d'un petit problème : les manches de sa chemise étaient trop serrées. Sans hésiter, il l'a donnée à une jeune femme pour qu'elle les coupe avec des ciseaux. Libéré du tissu, Raymond a parcouru le circuit à toute vitesse et a franchi la ligne d'arrivée en troisième position.
À la poursuite de la compétition
À partir de ce moment-là, il s'est mis à rechercher le frisson de la compétition. Lors d'une de ses premières courses de 10 km à Saint-Isidore, il a perdu la troisième place pour une seconde seulement, ainsi qu'un prix de 75 dollars, parce qu'il ne savait pas qu'il y avait de l'argent à gagner. Lors d'une autre épreuve, il s'est retrouvé à affronter la légendaire Patty Blanchard, et lors du marathon de Montréal, il a appris à ses dépens que partir trop vite peut ruiner une course. À mi-parcours, ses jambes ont été prises de crampes, mais il a tout de même terminé en 3 h 45, un temps suffisant pour se qualifier pour Boston. Il a ensuite participé trois fois à cette célèbre course.
Philosophie d’entraînement
Pour améliorer ses performances, Raymond s'est mis au ski de fond pour développer son endurance, au yoga pour gagner en souplesse, et a même couru à reculons sur piste pour améliorer son accélération. Sa philosophie est simple mais efficace : s'entraîner tous les jours, courir souvent, bien s'échauffer et respecter le repos.
Victoires mémorables
Et il a souvent couru. Raymond est le coureur le plus titré de l'histoire des Miramichi River Runners, avec 24 titres remportés dans plusieurs catégories d'âge, un record canadien établi sur le mille en 5 h 54 et des records personnels que la plupart des coureurs lui envient, comme un mile en 5 min 09 s et un 5 km en 16 min 49 s. Une course porte même son nom : la Raymond Caissie Mile Race. Raymond a été nommé coureur de l'année du MRR à sept reprises, ce qui témoigne de son excellence constante parmi les centaines de concurrents de la région.
Passion continue
Certaines de ses victoires les plus mémorables sont survenues alors que personne ne s'y attendait, comme lorsqu'il a dépassé deux coureurs d'élite à mi-parcours d'un 10 km pour remporter la victoire, ou lorsqu'il a terminé 30e sur 2 500 participants lors de l'inauguration du pont de la Confédération en 1999, pour revenir l'année suivante et remporter la course.
Philosophie de la course
Aujourd'hui, à 77 ans, Raymond court toujours avec la même fougue qui l'animait lors de ses courses nocturnes sur la plage il y a plusieurs décennies. Il vit à Cap-Lumière, au Nouveau-Brunswick. Il a deux filles, Annick et Melissa. Raymond est la preuve vivante que l'âge n'est pas un obstacle lorsque la passion alimente la foulée.
Inspiration pour les autres
« Courir en vaut la peine », affirme Raymond. « Cela vous permet de rester en forme, d'éviter les médicaments et vous oblige à vous dépasser. Et quand vous avez terminé, marchez sur la plage, si possible, respirez l'air frais, rencontrez des gens et laissez l'eau salée vous apaiser. C'est ça, la vie. »
Le dévouement de Raymond à la course à pied tout au long de sa vie lui a non seulement apporté une satisfaction personnelle, mais a également inspiré d'innombrables autres personnes de sa communauté à mener une vie active et saine.
En 2010, CourseNB honore Raymond avec le prix "Prix Réalisation personnelle"
Photos de Raymond | |
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